mardi 22 novembre 2011

Naissance d'un blOlf

Bonjour à tous,

Alors on m'a convaincu d'écrire un blOlf. Pour devenir célèbre. Genre les spot lights. Les hordes de fan en mini-jupe attendant 3 nuits au milieu des loups dans l'espoir que je daigne souiller leur carnets immaculés d'un autographe désabusé. Des carnets aussi blanc que la poudre me bordant le nez.

Bon... mes conseilleurs vivant le plus souvent dans l'ombre et personne ne se pressant chez eux, ils ont sûrement abusés de ma naïveté de sportif déreunonisé. Une chance me direz-vous, tant il est difficile de dresser un canis lupus ; enfin, on a déjà tous vécu une nuit de pleine lune.
Et de toute façon, je dis non à la drogue. Principalement le lundi et le jeudi quand cogne à ma porte mon revendeur habituel.

Donc me voilà, à 10 doigts et un clavier d'une hypothétique success story... et pour tout vous dire, je sens derrière moi des générations entières d'écrivains regarder par dessus mon épaule. Les copieurs.
L'influence de Beaudelaire, Maupassant, Francis Cabrel et Gérard Plainsborough (un illustre inconnu, sa carrière s'étant arrêter à son super nom de plume) extraverti mes sens, bouscule mes idées et déjà je sens poindre la voie des grands maîtres, le carrefour de la création... et son impasse de la page blanche (en version numérique tout de même).

Le grand vide donc. Le trou. La nuit opaque, sans lune, avec ce souffle rauque dans les buissons te faisant penser que tu n'aurais jamais dû commander ces loups sur ebay ou, tout du moins, oublier de fermer les cages.
Cependant, on m'a toujours dis de revenir au base quand manquait l'inspiration. Alors quoi de mieux que de débuter par le commencement ? Voici donc ce qui se passa pendant la première semaine de ma vie.



Il était une fois, dans un pays allant bientôt connaître sa 5e semaine de congés payés, la naissance d'un petit prématuré. Sûrement pressé de découvrir le monde, il était arrivé tout juste 8 mois après le mariage de ses parents adorés.

Alors que selon la tradition culinaire Papa était en bas et Maman en haut, 2 fés vinrent se pencher à son berceau coloré. Il y avait « la Bonne Marraine », rose et apprêtée, ainsi que « le Bon Fé » avec ses cheveux gominés d'enchanteur sur le retour. Tout 2 étaient liés par un amour ayant traversé les millénaires. Cela faisait bien longtemps que leur cœur palpitait de concert. Bien bien longtemps qu'ils partageaient les petits plaisirs de la vie. Ensemble. Depuis longtemps. Très longtemps.

Les 2 êtres s'étaient rencontré lors d'une dino-party, autour d'un nid. Il avait été subjugué par cette amazone aux ailes d'argent et aux yeux perçant comme ceux d'un vélociraptor ; elle avait rit de bon cœur quand il replaçait ses noix de coco. Et depuis ce jour, ils filaient un amour par-fé.

Sous mes yeux, légèrement comateux suite à un shoot maousse de lait, la Bonne Marraine remonta un bas sur sa jambe divine. Son unique anneau, érodé, accrocha la soie délicate y laissant un trou. Sans un regard pour son aimée, elle sortit sa baguette d'un écrin de velours et s'approcha du nouveau né.

« Ho... quel ange ! » minauda-t-elle « Tout le portrait de son père ! » Le Bon Fé grommela et elle se retourna furibarde « Quoi encore ? »
L'homme, si on pouvait appeler comme ça un individu aux santiags en peau de licorne et dont les ailes étaient cachées par un blouson de cuir clouté, lui signala de la main qu'elle pouvait reprendre sa tache. Ce qu'elle fit, sans pouvoir s'empêcher d'entendre dans son dos, son amour grogner sur le service à normalement personnaliser. Elle l'ignora.

« Toi dont l'âme est encore pure, tu fileras comme l'azur. Envers et contre tout, chaque fois tu seras au rendez-vous. Toujours pour l'autre, tu … quoi ? » gronda-t-elle, mais le Bon Fé secoua la tête. Ce n'était pas lui qui avait parlé, et c'était purement fortuit s'il était le seul dans la chambre à pouvoir le faire. Et de toute façon, sa femme chérie avait toujours raison. Hein !

« Tu pourrais arrêter tes simagrées et me dire ce que tu pense ! » Elle porta sa main diaphane à son front d'albâtre, remontant un diadème aussi fatigué que les yeux qu'il surmontait.

Le Bon Fé haussa les épaules. L'air de dire qu'elle faisait du bon travail. Enfin par si bon travail, on entendait proposer la même prestation et les mêmes dons à chaque nourrisson. Mais qu'elle continue, il regardait la « professionnelle » à l'œuvre. Oui, ce barbu de 3 jours réussissait à mettre des guillemets sur un haussement d'épaule ; sûrement une marque d'expérience.

« Il n'y a rien de mal à être ponctuel ! » s'empourpra la demoiselle.

Le Bon Fé ouvrit grand la bouche sur un Ha moqueur et silencieux ; car après tout, s'il avait été plus ponctuel le Patron seul savait dans quelle position il l'aurait retrouvé.

La Bonne marraine s'empourpra de plus belle.

« Arrête d'être ridicule. Et surtout cesse de rabâcher cette vielle histoire. Il ne s'est rien passé ! »

L'être magique rigola alors à gorge déployé. Si fort que, malgré l'absence de bruit, le mobile au dessus de moi tintinnabula joyeusement dans une danse tourbillonnante de nounours et de petits chats. Oui, oui, il ne s'était rien passé. Rien du tout. L'autre gros en rouge avait simplement préparé une surprise pour elle, hein. Bien caché dans sa GROsse hotte. Ho ho ho ajouta-t-il d'un doigt.

« Non mais ho... c'est MOssieur qui veut me faire la leçon ? La dernière fois que tu t'es penché sur un nouveau né, c'était pour t'occuper de l'accorte balcon qu'il tétait ! Le pauvre enfant a fini suspendu comme du linge sale. Ha ça, pour demander à la mère de te tendre l'autre joue dans l'étable, il y avait du monde ! » cracha la Bonne Marraine, en même temps qu'un peu de bile, des postillons et un soupçon de fiel.

Le Bon Fé ne souffla mot, mais encore une fois ses gestes parlèrent pour lui ; ainsi qu'un mange disque, livrant un chant de Noël tout en volant à 45 tours vers la tronche de la garce. Celle-ci esquiva l'objet lancé et riposta d'un vicieux sortilège qui fusa de sa baguette en pétaradant, avant de s'écraser sur le mufle du mufle ; arrachant une touffe de poils et un gros morceau d'orgueil au passage.
Furieux, il sortit alors sa propre baguette, ressemblant fort à une batte de base-balle piqueté d'étoiles acérées, et lança la terrible malédiction de la petite souris. Le mauvais sort percuta la bougresse en plein visage, l'envoyant bouler derrière une commode que le destin avait assez écarté du mur pour qu'elle puisse passer derrière.

Le Bon Fé s'approcha alors, comptant dans sa tête les abatis de la belle et ses futures économies. Une fée coutait chère au quotidien, surtout à la fin. Les frais de robe étant particulièrement impressionnant, surtout en ce qui concernait celle de l'avocat chargé du divorce.
A peine eut-il esquissé un sourire de victoire, qu'il se prit un tiroir. Frappé durement, il tomba du meuble qu'il tentait d'escalader, s'étreignant le peu d'héritage restant pour sa, maintenant hypothétique, descendance.
Une horde d'esprit des chambres surgit alors de la commode et lui lancèrent toutes les chaussettes récoltées durant leur carrières ; Toutes aussi dépareillées (n'en volant qu'une de chaque paire à chaque fois) que lestées du poids des promesses non tenues (généralement celles de jouets rangés et de lit fait).

Affolé par le déluge 10% laine; 70% coton et 20% viscose, le Bon Fé tituba en arrière, avant de se prendre les pieds dans une chaussette de rugby (noire et rouge en 43-45, merci de me la ramener si vous la retrouvez) et de passer entre dans l'encadrement blanc de la fenêtre. Trois points, merci, au revoir.

La Bonne Marraine sortit alors de derrière sa cachette sous les hourras. Elle tenta tant bien que mal de donner un peu de tenu à ses cheveux, cascadant en tout sens telle une blague germanique à base de choucroute. En désespoir de cause, la « belle » les cala comme elle put sous le diadème que lui tendait un des esprits des chambres.
La fée plus tout à fait charmante fit une profonde révérence à ses alliés. Devant leur joie manifeste, sous forme de cabrioles et danses folkloriques, elle ne put s'empêcher de sourire, dévoilant une dentition fortement malmené. (La créatrice de la terrible malédiction devait se friser les moustaches. Elle venait d'économiser un bon paquet. Comme tout le monde, la petite souris préférait placer ses écono-crocs sous un matelas plutôt qu'un oreiller)

Au milieu d'une haie d'honneur, la Bonne Marraine s'approcha du berceau. Elle redressa sa baguette froissée dans l'affrontement d'un coup sec et récita ses vœux.

« Foi font l'âme est enfofe pufe, tu filefas comme l'azuf. Envefs et confe tout, faque fois tu fefas au fendez-vous. Toujouf pour l'aufe, tu fefas là fan faute ! » déclama-t-elle, chaque mot tombant de sa bouche comme une œuvre inachevée.


Voilà. C'était le récit de ma première semaine d'existence. Mon affliction n'est donc pas de mon fait, mais plutôt celui d'un terrible concours de circonstance. Ne m'en voulait donc pas trop si au détour d'un mot ou d'une phrase, Molière se retourne dans sa tombe ou les yeux vous piquent. Par ce terrible conflit amoureux, s'expliquent autant mes nombreux retards que mon orthographe grammaticalement balbutiant.

A bientôt pour de nouvelles nouvelles.

3 commentaires:

  1. Je m'abonne à ce blog et j'ai hâte devoir si tu vas y poster régulièrement ^^

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  2. Bah j'espère aussi :D
    Merci d'être la toute première à me visiter (en passant)

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  3. > chaussette de rugby (noire et rouge en 43-45, merci de me la ramener si vous la retrouvez)

    Je t'en apporte une paire toute neuve samedi :)

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