dimanche 18 décembre 2011

Ma liste de noël pour un monde plus drôle

Cher Petit Papa Noël,

Voilà bien longtemps que je ne t'ai pas écris. Ils faut dire que des ***** de ***** m'avaient dit que tu étais comme le petit Jésus (non pas en pagne). Heureusement, je t'ai vu dans un reportage sur le consumérisme qu'on passe entre les films. Je t'ai tout de suite reconnu.
Aucun doute.

TU es le seul à pouvoir boire un coca glacé au pôle nord en discutant avec des ours. J'ai aussi vu que tu mangeais des chips, du chocolat, conduisait 3 ou 4 voitures et jouait au loto.
En passant, on voit que ce n'est pas la crise (de foie) pour tout le monde ; mais bon, c'est vrai que tu as un monopole sur la joie.
Cela dit ; excuse moi beaucoup de ne pas avoir cru en toi.

Il y a longtemps, je t'envoyais tous les ans une lettre remplie de demande.
Ayant grandit (beaucoup) et mûri (un peu), cette année je t'envoie une lettre remplie de demande... mais pour tous les hommes et les femmes de cette planète (enfin presque tous).

Merci de leur accorder autant de bienfait que tu as pu en glisser dans mes petits souliers.




(Il te suffit de cliquer sur les cadeaux, mon papounet de Noël chéri, pour découvrir à qui ils sont destinés)


Un costume de super Euro (celui avec talonnettes et rolex assorties s'il te plait)























































Et s'il te reste de la place dans ta grosse hotte, cher Petit Papa Noël, je veux bien un petit chaton tout mignon mignon, n'ayant presque plus de quoi écrire dans mon crayon.




lundi 12 décembre 2011

Histoire en toque

Monsieur Paul est un gourmet, mais un gourmet bien compliqué. Pour lui, chaque plat manque toujours d’un petit quelque chose.

Dès sa plus tendre enfance, Monsieur Paul démontra un palais digne des plus grands chefs, n’hésitant pas à renvoyer en cuisine petit pots et biberons. Calé sur sa chaise haute, Monsieur Paul savait déjà faire comprendre sa désapprobation d’un regard appuyé, qui bien que poupin n’en commençait pas à être impressionnant. 
 
Plus tard, Monsieur Paul devint la terreur des cantiniers les plus retords, ceux ne voyant la gastronomie que par l’endive étouffée dans son jambon ou la semelle sauce tomate, ne portant le nom de steak haché que pour d’évidentes raisons marketing.
Il prit la tête d’un large mouvement écolier, entamant avec 387 camarades une terrible grève du goûter. Ployant sous les stocks de pâtes de fruit made in china, le proviseur céda et dû, avec l’ensemble de l’équipe enseignante (diététicien et chef de cuisine compris) s’assoir à la table des négociations ; et surtout ingurgiter l’ensemble des plats venant de la cantine la recouvrant. Le changement radical de menu de l’école Henry IV, fut la première victoire de Monsieur Paul.

Celui-ci, continua sa croisade au collège, pourfendant d’une fourchette vengeresse les plats piteux et sans saveur du self Parmentier. L’histoire voudrait que son cuistot, ne voulant pas finir malade comme son collègue d’Henri IV, préféra acheter sur ses deniers les meilleurs produits du marché pendant toute la scolarité de Monsieur Paul. Il s’échina tant et si bien qu’un enquêteur du Gault et Millau, tombé en panne non loin, attribua au self une note de 15 sur 20. Une première dans l’histoire de la cuisine scolaire de masse.
 
Malgré ce nouvel exploit, Monsieur Paul était éternellement insatisfait. Ce petit quelque chose lui échappé toujours. Il commença alors à écrire un livre sur le sujet, gourmandant dogme et tradition. Après sa parution, la renommée de Monsieur Paul dépassa les frontières de son humble Cher. Les émissions de télé et de radios commencèrent à s’intéresser de près à ce jeune homme haut comme 3 pommes bio, luttant pour le goût, envers et contre-tout.
Attiré par une publicité gratuite, les plus grands chefs des plus grands restaurants débarquèrent dans son petit village, arborant sur leur toque immaculée toutes les étoiles qu’ils avaient amassées. Bientôt, chaque rue et chaque jardin du bourg fut remplis de journalistes, de photographes et de caméras, voulant graver sur pellicule ou sur papier ce moment insolite et savoureux. Pour les gens du commun, il était une évidence que Monsieur Paul serait capable de déterminer le meilleur cuisinier du monde, voire, pour certains magazines affamés de sensationnalisme, le meilleur cuisinier de l’Univers. 

Pendant une semaine, la place de l’église bourdonna du labeur des aide-cuisiniers, vibra au rythme des émincés et gronda de la chaleur des fours. Des bouchons gargantuesques de curieux bloquèrent les routes de toute la région, tandis que les meilleurs maraîchers envoyés leur produits les plus frais par camions entiers. Le maire, connu pour son amour de la table, fit dresser un immense chapiteau pour donner à l’affrontement le lustre mérité ; en espérant que celui-ci ajouterait son éclat à sa prochaine campagne électorale.

Quand Monsieur Paul entra dans l'immense chapiteau, une petite cuillère à la main, tout le public retint son souffle. Ils le retinrent encore plus quand il l’approcha du premier plat ; et certains s’évanouirent avant même que le garçon n’eut le temps de le goûter. Ceux-là n’ont de toute façon rien raté. La sentence tomba comme une note trop salé. Le mystérieux ingrédient manquait toujours. Ce fut un coup de hachoir sur les égos des grands chefs et aussi les prémices d’une déculotté pour le ventripotent maire, une large déculotté.

Avec le temps, Monsieur Paul monta son propre guide culinaire ; mais personne ne voulut l’acheter, tous sachant déjà qu’elle serait sa conclusion sur tel ou tel restaurant. L’affaire périclita donc rapidement.
Monsieur Paul se lança alors dans l’import-export et fit venir des épices du monde entier. Malheureusement, il voulait toujours être le premier à les tester et comme il n’en trouvait aucune à son goût, les laisser pourrir sur pied. A force de mauvaises affaires, comme de mauvais plats, Monsieur Paul se retrouva sans le sou. Puis sans vêtement propre. Puis sans toit. Et enfin sans dignité.

Parfois, quelques grouillots le reconnaissaient errant près des restaurants. Ils lui excavaient alors une assiette frugale des cuisines, parfois même un plat chaud, avec un peu de chance aussi un dessert… mais pour Monsieur Paul, cela ne faisait de différence. Tout avait, au mieux, un goût fadasse et quelconque. 
 
L'hiver arriva, avec son manteau blanc et son lit de feuille. Monsieur Paul n'avait ni l'un, ni l'autre, et pour toute maison un maigre carton. Son espoir criait famine, et l'estomac n'était pas en reste. Bientôt seule l'assistance publique eut le courage de venir lui parler. Il n'était plus qu'une mince coquille ballotait par la froidure et les événements.
C'est à ce moment que le destin lui tendit un sandwich. Un banal jambon beurre, amollit par l'humidité de la saison. 
Monsieur Paul mordit dedans
Et il leva des yeux plein d'étonnement. Au bout de la main toujours tendue, il vit une femme entre-deux âges. Elle souriait. Un sourire nacré ré-haussant la gentillesse de son regard.

Depuis ce jour, Monsieur Paul est un autre homme. Un gourmet comblé. Il a découvert ce petit ingrédient, celui qui donne goût à tout : juste un soupçon d'amour.

lundi 5 décembre 2011

Repose en paix

Mes yeux s’ouvrent comme pour la 1ere fois. Tout est sombre. Tout est froid. Tout est silencieux. Tout est trouble.
Mon corps s’envole et quitte sa douce chaleur. L’air est palpable. Cotonneux. J’ai froid. Peut-être peur.

Je n’arrive pas à penser. Je n’arrive pas à parler. Seule la lumière semble m’attirer. Blanche. Intense. Eclatante. Au fond de ce couloir de ténèbres, elle m’attend, elle m’appelle.

Je me retourne. Ma femme est allongée. Si paisible ainsi, extraite des problèmes de la vie. Qui pourrait croire que…

Mais je m’éloigne… Je m’éloigne d’elle. Mes jambes marchent malgré moi ; elles seules semblent connaître le chemin.
Je ne suis plus corps, je ne suis qu’esprit. Un esprit fatigué. Un esprit cherchant un repos bien mérité.

Mon corps las continu son voyage. Chaque pas me rapproche un peu plus de la lumière. Chaque pas me rapproche un peu plus de ce symbole éclatant de repos et d’apaisement.

A chaque pas le froid.
A chaque pas. Ce froid qui ne semble geler que moi.

Le doute m’envahit. Peut-être n’est-il pas trop tard ? Peut-être puis-je encore faire demi-tour ?
Je me retourne vers ma femme. Toujours paisible. Toujours là… belle… semblant assoupie.

Dans mon dos la lumière n’a pas disparu. Il n’y a qu’un chemin, qu’une issue. Elle m’attire, elle me veut. Mon destin est tracé. Je n’ai pas le courage de lutter.

Un pas. Le froid. Partout le froid.
Un pas. Mes bras me frictionnent sans succès.
Un pas. La lumière est devant moi.
Un pas. La lumière est là, si aveuglante dans l’obscurité.

La lumière est là, et j’attends.
J’attends bêtement.
Mes yeux sont plissés, mes membres engourdis, et j’attends.
J’attends bêtement.
Devant cet éclat éthéré, j’attends.
J’attends.
J’attends.

Doucement, lentement, ma main se lève et rentre dans la lumière. Ma prise assurée… d’un mouvement… je ferme le frigo et retourne me coucher.

lundi 28 novembre 2011

Les immortels : tout ça pour l'épire

Pour changer, voici une petite critique de film. Vous savez le genre de film où une fois que l'on a utilisé tout le papier pour calculer le budget effet spéciaux, il ne reste qu'un rouleau de PQ pour écrire le scénario. Aujourd'hui : les immortels.

Alors le « film » reprend très très librement (aussi libre que la vie de DSK) les aventures de Thésée. 

Dans le coin droit, avec un pagne doré, le méchant roi Hypérion qui en veut aux dieux d'avoir laisser mourir sa famille (c'est odieux), dans le coin gauche le gentil prince le gentil paysan Thésée en livrée caca d'oie, qui en veut au premier pour avoir tué sa mère. Vous l'aurez compris, comme dans toute tragédie grecque c'est une histoire de famille. Gong. Fight !!

Dans une Grèce post Goldman Sachs (comprendre ravagée et exsangue, sans un coin de nature, ça permet d'économiser sur le décor), le méchant roi veut libérer les titans (des encore plus méchants pas beaux, coincés dans une cage doré), seuls aptes à tuer les dieux de l'Olympe.
Les titans ont trop la hellhaine parce que des punks en armures d'or, les dits dieux, les ont empêchés de prendre une douche depuis la création du monde ; si si, ou alors ils ont de sacré problème de peau. 

Hypérion cherche alors dans tous les lieux de culte de Grèce (oui, il y a des gros cultes plein la Grèce) , la seule arme capable de les libérer : l'arc d'épire créé par Héphaïstos Héraclès (sic). A la base se devait sûrement être un arc pour tirer dans les coins.

Les punks... enfin les dieux de l'Olympe, pas cons, décident d'élever un champion. Bah ouais quoi... à plus de 1 contre 10 000, ça manque de classe. Faut laisser une chance aux figurants quand même.

A ce moment du film... Thésée va commettre une grosse erreur. Il va chercher un petit vieux, dans un coin du village, genre 300m (pour bien comprendre la suite de l'histoire, sachez que l'on accède au village, creusé dans la montagne, à pic de la mer, par un unique et étroit chemin qui serpente dans un minuscule goulet de pierre). Et là Paf, quand il revient, ya 3 cohortes d'Hypérion qu'ont attaqué le village (sûrement des ninjas sur-entrainé dans la marche silencieuse). Là, du grand classique, rencontre, embrouille, héroïsme tout ça, la mère de Thésée meurt et celui-ci se fait capturer car il s'est bien battu/il a une belle gueule/ça lui fera les pieds (rayer la mention inutile).

On envoie alors notre héros dans une mine de sel. Là, il y rencontre un voleur (classique), un prêtre (vous inquiétez pas, il mourra vite) et surtout « l'oracle » (non non rien a voir avec Matrix). Pour se marrer, celle-ci est la seule à pouvoir trouver l'élue l'arc que cherche Hypérion. Celui-ci l'a donc mise sous bonne garde, au milieu d'un désert de sel, dans un minuscule bâtiment sans porte, avec autant de gardes que d'esclaves buldy-buildé à mort. Rigolez pas, ce n'est pas facile d'être un grand méchant, surtout quand on butte ses plus fidèles sujets toutes les 2 mn.

Bon, tout le monde aura compris que ce beau monde s'enfuit sans une égratignure. Passons plutôt à la scène de la galère, et là je ne parle pas du future bateau, mais plutôt des longues soirées que va passer le scénariste à expliquer les bases du nettoyage à ses enfants.
Le bateau des méchants que veulent faucher les gentils (oui, ya un problème philosophique là) vogue sur une mer d'huile. Une vrai mer d'huile, de l'huile de roche même (du pétrole). Bon, les maîtres d'armes faisant la grève en soutien des basketteurs américains, l'apprenti scénariste fait intervenir un dieu. 
Boum raz de marée. Boum plus de méchant. Boum scène de la douche... et là, miracle... de la simple eau froide permet de virer l'épaisse couche sirupeuse et noire qui recouvre nos héros.
Hollywood devrait vendre le concept à BP, il ferait une fortune ; et ça serait une chance pour les pauvres loutres mazoutées.

Comme c'est un gentil fils, Thésée retourne a son village natale pour enterrer sa mère. Il va dans le temple et là, bing il trébuche sur un truc. Non, vous me direz, c'est pas possible que l'arc d'Epire, que les dieux et le grand méchant recherchent, celui qui peut changer le destin du monde, était à portée de main du héros depuis le départ, et accessoirement dans le seul lieu de culte que n'a pas fouillé Hypérion. Et bien, je vous répondrais, si c'est possible, et cela fait même vendre du pop-corn.

Bon... si Hypérion a peut-être oublié de chercher dans le vestiaire du village qu'il avait investit 2 jours plus tôt, il a quand même donné l'adresse à son pote : la bête. Celui-ci, un gros balèze monstrueux où les neurones ont eu la gentillesse de laisser la place au muscle, avec une tête de taureau en métal (quand je vous disais que c'était un récit historique ! Comment ça je l'ai pas dit ?), a réussi à se faufiler discrètement jusque dans le temple du village, creusé dans la montagne, à pic de la mer, dont l'accès de fait par un unique et étroit chemin qui serpente dans un minuscule goulet de pierre.
Là, scène de boucherie, vous me direz, avec son costume de vache qui rit, normale que le gros bœuf finissent en tartare.

Dehors, ça va mal. Les abrutis alliés du héros se font attaquer par surprise, dans le dos, alors qu'ils regardent vers l'unique entrée du village (vous savez celle avec le goulet tout ça). Mais ils l'ont bien cherché, après tout, ils n'avaient déjà pas vu passer le minotaure.
Heureusement, le héros les sauve avec son super arc qui a 2 pouvoirs extra trop bien, le 1er : créer des flèches à partir du néant (spécialité grecque, ils font la même chose avec leur dette) et le 2e : permettre aux flèches lancées une par une d'arriver toutes en même temps (enfin on a la classe ou on ne l'a pas).

Une fois que tout le monde a été sauvé, Thésée décide d'aller combattre l'armée d'Hypérion. Après tout, ils sont 4 contre 10 000. Grosse supériorité numérique. Il a même dû envisager de les encercler, mais ça aurait pris trop de temps.
Bon... comme Hypérion est pas cool, il est parti. Cela n'empêche pas nos héros de tomber dans un piège. Ce dernier étant particulièrement vil, puisque tendu à un endroit où, normalement, ils ne devaient pas passer ; dans la logique des films hollywoodiens, ils sont donc passé par là (si si... et sic).
Là... c'est un peu la merde. Thésée, lui, il avait prévu un combat à 4 contre 10 000, peut-être 3 même au cas où l'Oracle était partit faire des crêpes, alors à 2 contre 10 (le prêtre vient de mourir. Il était là et pou-pouf, il est mort), il se sent un peu désemparé. En plus, ce con de Thésée perd l'arc magique, qui se fait récupérer par une hyène messagère dressée qui s'enfuit loin, très loin. Franchement, ils sont dans la mouscaille.

Heureusement, à ce moment là, Tony Parker joue toujours à Villeurbanne, le stagiaire scénariste utilise donc un dieu pour rattraper le coup. Feu d'artifice. Ho la belle rouge. Grosse utilisation de matière grise, surtout sur les murs. Victoire de canard. 
Athéna apparaît, donne aux héros des chevaux magiques dont le seul super pouvoir est d'être dans l'incapacité motrice de rattraper une hyène messagère dressée transportant dans sa gueule un arc magique plus grand qu'elle.

Thésée, le voleur et l'oracle galopent donc vers une mort certaine, et accessoirement rejoindre le reste des troupes grecques. Celles-ci s'entassent les unes contre les autres (c'est des grecs hein) derrière un immense barrage bétonné (sic), ne demandait pas d'ailleurs où se trouve la flotte, aux allures de ligne Maginot. Franchement, vous rajoutez un magicien à barbe blanche, une poignée d'elfe qu'ont rien à foutre là et ça vous rappellera le massacre d'une autre grande œuvre. Mais je m'égare.

Passons sur la politique/négociation/tromperie à 2 balles, aussi intéressante, quoique moins drôle, qu'un accord PS-EELV, pour nous concentrer sur la baston. Se servant de l'arc comme d'un décapsuleur, Hypérion fait un gros trou dans le barrage. Il est sympa, il le fait sur la porte qui donne sur un couloir facile à défendre. Après tout, son objectif c'est la montagne voisine, celle qui n'est pas protégé par le barrage. Comme quoi c'est dur d'être un grand méchant. Il aurait monté une échelle, plutôt qu'une armée, il aurait fait des économies sur les frais de bouche. Passons.

Comme les grecques sont à 300 contre 10 000, qu'en face ils ont un arc qui fait des trous comme asse dans la comptabilité les murs, bah là, ça joue des castagnettes sous le pagne à frange. Heureusement, Thésée est là pour faire un discours du style « ils ont dits des trucs sur vos mamans et en plus, ils vous ont piqués des frites ». Les soldats en ayant gros sur la patate... bah ils partent au combat. Comme quoi général c'est super simple : « Les gars aujourd'hui ont va tous mourir !!! » « Thésée président »

Là baston. L'architecte s'étant planté dans les plans, il a placé le passage vers les titans à côté de la porte d'entrée plutôt que derrière le mur de 50m d'épaisseur, Hypérion trouve donc facilement son chemin. Heureusement, les méchants soldats d'en face ayant étudiés l'art de la guerre dans la même école d'architecture, ils laissent passer Thésée et son pote sans encombre à travers leurs rangs, parce que ça serait con que le film se termine maintenant (quoique, je ne l'ai pas dit, mais on vu les fesses de l'oracle 20mn plus tôt. Un gros plan sur un grand écran, ça fait un sacré pare-choc tout de même).

Les héros arrivent heureusement trop tard. Les titans sont relâchés. Quatre dieux en armure d'or du sagittaire arrivent. Zeus a piqué le marteau de Thor, Hermes se bat avec une épée de chevalier teutoniques, Athéna avec des faucilles de ninja et ce con de Poséidon... un trident (je suis sûr qu'en insistant un peu, on lui aurait fourni un M16). Le voleur meurt, la plupart des dieux aussi, le gros des titans finissent en moussaka, et au bout d'un super combat plein de suspens où on s'attend pas du tout à ce que Thésée batte Hypérion par la ruse, et bien Thésée bat Hypérion par la ruse. Ce gars est un dieu, enfin pas tout à fait, attendez quelques lignes.

Au final, Thésée meurt quand même (arf) ; MAIS il part dans l'Olympe où on le verra sûrement dans les Immortels 2, puisqu'en fait, on apprend que les nuages sont en fait les dieux qui combattent les titans dans le ciel. On se demande d'ailleurs pourquoi Zeus fait s'écrouler la montagne sur les méchants titans pour les enfermer dessous, si c'est pour qu'ils viennent les gonfler durant les fêtes de l'ambassadeur. Les sagouins avaient dû faire un pacte avec les taupes pour creuser un tunnel.

Enfin voilà, c'était mon résumé des immortels.
Ce qui me rassure dans ce film, c'est quand même que la gréve de la NBA soit terminée.

dimanche 27 novembre 2011

Attention, sujet sensible !

-Je n'en peux plus docteur ! Je suis perdu.
-Allons allons. Vous vous sentez perdu ? Dites moi ce que vous avez sur le cœur.
-Je suis perdu. Me sens vide de sens. D'objectif. Je vais droit dans la vie, sans question, ni obstacle. C'est tuant.
-SI cela peut vous rassurer, vous n'êtes pas le seul à venir me voir pour ça. Hier encore encore, j'avais 5 patients des États-Unis et 6 de la Syrie.
-Ouais. Sûrement...
-Cela vous rassure ? 
-Non... enfin... non... enfin... c'est vrai que maintenant que vous le dites. On est tellement nombreux. Il doit bien y en avoir quelques-uns qui trouvent leur voie. Mes camarades de chambrée, par exemple. Je suis sûr qu'ils ont réussi à amorcer leur carrière...

-Vous voyez. Il y a toujours de l'espoir.
-... On s'était connu en boite. Ce fut tout de suite l'amitié. A la vie, à la mort. On se ressemblait tellement. Faut dire à se charger comme on le faisait, ça créait des liens. On s'était même fait tatouer les fesses. Ce qu'on avait douillé.
-Voilàààà. Il faut se rappeler des bons moments.

-Vous avez raison. Je devrais encaisser. Prendre du recul. Vous savez, je n'ai pas toujours été comme ça. Déprimé je veux dire. Avant, j'étais beaucoup plus joyeux. Je savais où j'irais.
-Oui oui, mais...
-J'aimais bien sortir, aller me balader dans les champs.
-Bien sûr, bien sûr, cependant...
-De jour, avec les potes, on regardait passer les femmes et les enfants ; en ce disant « un jour peut-être »
-Sûrement, sûrement...
-Et puis la nuit, on s'amusait à tourner avec les russes. C'était le bon temps.
-Oui, oui, par contre...
-Et puis après ce fut le Vietnam. Un chouette voyage. Au départ. Il y avait tellement de gens. Tellement. Et puis nous, on était pas les derniers pour la chose, si vous voyez ce que je veux dire.
-Que trop bien !
-Côté pénétration, on assurait !
-J'avais compris.
-Et là, tout s'est enrayé.
-Voilà, racontez moi ça. 

-Ho... pas grand chose à dire. On a quitté la ville et le quotidien c'est transformé en routine. L'ambiance était pas terrible. Mortel même. En guise de champ, on avait que des forêts. Pas âme qui vive à des dizaines de lieux ; ou alors fallait bien les chercher.
-C'est ce changement environnement qui vous a pesé ?
- Hein ? Ho non ! Je m'y suis fait rapidement. Non, c'est plutôt la solitude qui me pèse.
-Alors parlez moi de cette solitude. 

-A ce moment, j'étais toujours avec mes potes. On ne se quittait pas. Pas un instant. Et puis... et puis... les soucis sont arrivés. En rafale. Tous mes amis, même les plus proches sont partis. Je me retrouvais tout seul dans notre petite cabane en acier.
-Mmmmhh...
-Pourtant, la solitude, je connais. Même mes parents m'ont abandonné. Quasiment à ma naissance.
-Ho !
-Bah oui « Ho ! ». Mais ma famille d'accueil était très sympa. Pas un jour sans que l'on s'occupe de moi. J'étais au chaud, au sec et on ne manquait jamais de vérifier que j'étais bien propre. Ce furent, peut-être, les plus belles années de mon existence.

-Quand vous dites qu'on vérifiait votre propreté... vous voulez dire, partout ?
-Oui, partout. J'étais poli comme un sous neuf. La propreté c'est essentiel pour ne pas dévier, pour filer droit, me disait-on.
-Partout, partout ?
-Bien sûr. On me passait à la brosse, plusieurs fois par jour. Parfois c'était un peu délicat, enfin... en bas quoi. Mais après on me caressait au chiffon doux et ça... c'était le bonheur.
-Et heu... ce traitement a duré longtemps ?
-Me faire astiquer ? Et bien... laissez moi réfléchir. Parfois, je manque d'un peu de plomb dans la tête. Ha ha ha...
-Ha...
-Jusqu'au Vietnam je crois.
-Quand même.
-Vous trouvez que c'est trop ?
-Hem... Parlez moi plutôt de cette cabane en acier !

-Ha oui... et bien... voilà j'étais seul. Il faisait nuit. Les bruits de la jungle se faisait oppressant. Dangereux. La pluie n'arrangeait rien, cachant la lune et écrasant les sons. Ma visibilité était limitée à une toute petite lucarne ronde. Et encore.
-Bien... continuez...
-Ensuite, le bruit de fond sembla baisser de volume. Comme si la nature s'attendait à un malheur et retenait son souffle. Je crus entendre un bruit de pas. C'était très indistinct. Dans le lointain. Mais cela se rapprochait. Je savais qu'il y avait un village non loin. Peut-être une paysanne, avec un peu chance... mais comment savoir.
-Oui. Bien sûr.
-Cela s'approchait. S'approchait encore. Je ne savais pas trop quoi faire. Et là... un chien m'a cogné le cul. Paf ! Je suis partit tout seul. Tout droit. Sans m'arrêter. Et...

-Eeeet c'est la fin de la séance.
-Vraiment docteur ?
-Oui oui.
-Et vous savez ce que j'ai ? C'est grave ?
-Vous êtes sensibles. Voilà tout.
-Ha...
-Et ne vous inquiétez pas. Une balle perdue telle que vous, ne l'est jamais pour tout le monde.


mardi 22 novembre 2011

Naissance d'un blOlf

Bonjour à tous,

Alors on m'a convaincu d'écrire un blOlf. Pour devenir célèbre. Genre les spot lights. Les hordes de fan en mini-jupe attendant 3 nuits au milieu des loups dans l'espoir que je daigne souiller leur carnets immaculés d'un autographe désabusé. Des carnets aussi blanc que la poudre me bordant le nez.

Bon... mes conseilleurs vivant le plus souvent dans l'ombre et personne ne se pressant chez eux, ils ont sûrement abusés de ma naïveté de sportif déreunonisé. Une chance me direz-vous, tant il est difficile de dresser un canis lupus ; enfin, on a déjà tous vécu une nuit de pleine lune.
Et de toute façon, je dis non à la drogue. Principalement le lundi et le jeudi quand cogne à ma porte mon revendeur habituel.

Donc me voilà, à 10 doigts et un clavier d'une hypothétique success story... et pour tout vous dire, je sens derrière moi des générations entières d'écrivains regarder par dessus mon épaule. Les copieurs.
L'influence de Beaudelaire, Maupassant, Francis Cabrel et Gérard Plainsborough (un illustre inconnu, sa carrière s'étant arrêter à son super nom de plume) extraverti mes sens, bouscule mes idées et déjà je sens poindre la voie des grands maîtres, le carrefour de la création... et son impasse de la page blanche (en version numérique tout de même).

Le grand vide donc. Le trou. La nuit opaque, sans lune, avec ce souffle rauque dans les buissons te faisant penser que tu n'aurais jamais dû commander ces loups sur ebay ou, tout du moins, oublier de fermer les cages.
Cependant, on m'a toujours dis de revenir au base quand manquait l'inspiration. Alors quoi de mieux que de débuter par le commencement ? Voici donc ce qui se passa pendant la première semaine de ma vie.



Il était une fois, dans un pays allant bientôt connaître sa 5e semaine de congés payés, la naissance d'un petit prématuré. Sûrement pressé de découvrir le monde, il était arrivé tout juste 8 mois après le mariage de ses parents adorés.

Alors que selon la tradition culinaire Papa était en bas et Maman en haut, 2 fés vinrent se pencher à son berceau coloré. Il y avait « la Bonne Marraine », rose et apprêtée, ainsi que « le Bon Fé » avec ses cheveux gominés d'enchanteur sur le retour. Tout 2 étaient liés par un amour ayant traversé les millénaires. Cela faisait bien longtemps que leur cœur palpitait de concert. Bien bien longtemps qu'ils partageaient les petits plaisirs de la vie. Ensemble. Depuis longtemps. Très longtemps.

Les 2 êtres s'étaient rencontré lors d'une dino-party, autour d'un nid. Il avait été subjugué par cette amazone aux ailes d'argent et aux yeux perçant comme ceux d'un vélociraptor ; elle avait rit de bon cœur quand il replaçait ses noix de coco. Et depuis ce jour, ils filaient un amour par-fé.

Sous mes yeux, légèrement comateux suite à un shoot maousse de lait, la Bonne Marraine remonta un bas sur sa jambe divine. Son unique anneau, érodé, accrocha la soie délicate y laissant un trou. Sans un regard pour son aimée, elle sortit sa baguette d'un écrin de velours et s'approcha du nouveau né.

« Ho... quel ange ! » minauda-t-elle « Tout le portrait de son père ! » Le Bon Fé grommela et elle se retourna furibarde « Quoi encore ? »
L'homme, si on pouvait appeler comme ça un individu aux santiags en peau de licorne et dont les ailes étaient cachées par un blouson de cuir clouté, lui signala de la main qu'elle pouvait reprendre sa tache. Ce qu'elle fit, sans pouvoir s'empêcher d'entendre dans son dos, son amour grogner sur le service à normalement personnaliser. Elle l'ignora.

« Toi dont l'âme est encore pure, tu fileras comme l'azur. Envers et contre tout, chaque fois tu seras au rendez-vous. Toujours pour l'autre, tu … quoi ? » gronda-t-elle, mais le Bon Fé secoua la tête. Ce n'était pas lui qui avait parlé, et c'était purement fortuit s'il était le seul dans la chambre à pouvoir le faire. Et de toute façon, sa femme chérie avait toujours raison. Hein !

« Tu pourrais arrêter tes simagrées et me dire ce que tu pense ! » Elle porta sa main diaphane à son front d'albâtre, remontant un diadème aussi fatigué que les yeux qu'il surmontait.

Le Bon Fé haussa les épaules. L'air de dire qu'elle faisait du bon travail. Enfin par si bon travail, on entendait proposer la même prestation et les mêmes dons à chaque nourrisson. Mais qu'elle continue, il regardait la « professionnelle » à l'œuvre. Oui, ce barbu de 3 jours réussissait à mettre des guillemets sur un haussement d'épaule ; sûrement une marque d'expérience.

« Il n'y a rien de mal à être ponctuel ! » s'empourpra la demoiselle.

Le Bon Fé ouvrit grand la bouche sur un Ha moqueur et silencieux ; car après tout, s'il avait été plus ponctuel le Patron seul savait dans quelle position il l'aurait retrouvé.

La Bonne marraine s'empourpra de plus belle.

« Arrête d'être ridicule. Et surtout cesse de rabâcher cette vielle histoire. Il ne s'est rien passé ! »

L'être magique rigola alors à gorge déployé. Si fort que, malgré l'absence de bruit, le mobile au dessus de moi tintinnabula joyeusement dans une danse tourbillonnante de nounours et de petits chats. Oui, oui, il ne s'était rien passé. Rien du tout. L'autre gros en rouge avait simplement préparé une surprise pour elle, hein. Bien caché dans sa GROsse hotte. Ho ho ho ajouta-t-il d'un doigt.

« Non mais ho... c'est MOssieur qui veut me faire la leçon ? La dernière fois que tu t'es penché sur un nouveau né, c'était pour t'occuper de l'accorte balcon qu'il tétait ! Le pauvre enfant a fini suspendu comme du linge sale. Ha ça, pour demander à la mère de te tendre l'autre joue dans l'étable, il y avait du monde ! » cracha la Bonne Marraine, en même temps qu'un peu de bile, des postillons et un soupçon de fiel.

Le Bon Fé ne souffla mot, mais encore une fois ses gestes parlèrent pour lui ; ainsi qu'un mange disque, livrant un chant de Noël tout en volant à 45 tours vers la tronche de la garce. Celle-ci esquiva l'objet lancé et riposta d'un vicieux sortilège qui fusa de sa baguette en pétaradant, avant de s'écraser sur le mufle du mufle ; arrachant une touffe de poils et un gros morceau d'orgueil au passage.
Furieux, il sortit alors sa propre baguette, ressemblant fort à une batte de base-balle piqueté d'étoiles acérées, et lança la terrible malédiction de la petite souris. Le mauvais sort percuta la bougresse en plein visage, l'envoyant bouler derrière une commode que le destin avait assez écarté du mur pour qu'elle puisse passer derrière.

Le Bon Fé s'approcha alors, comptant dans sa tête les abatis de la belle et ses futures économies. Une fée coutait chère au quotidien, surtout à la fin. Les frais de robe étant particulièrement impressionnant, surtout en ce qui concernait celle de l'avocat chargé du divorce.
A peine eut-il esquissé un sourire de victoire, qu'il se prit un tiroir. Frappé durement, il tomba du meuble qu'il tentait d'escalader, s'étreignant le peu d'héritage restant pour sa, maintenant hypothétique, descendance.
Une horde d'esprit des chambres surgit alors de la commode et lui lancèrent toutes les chaussettes récoltées durant leur carrières ; Toutes aussi dépareillées (n'en volant qu'une de chaque paire à chaque fois) que lestées du poids des promesses non tenues (généralement celles de jouets rangés et de lit fait).

Affolé par le déluge 10% laine; 70% coton et 20% viscose, le Bon Fé tituba en arrière, avant de se prendre les pieds dans une chaussette de rugby (noire et rouge en 43-45, merci de me la ramener si vous la retrouvez) et de passer entre dans l'encadrement blanc de la fenêtre. Trois points, merci, au revoir.

La Bonne Marraine sortit alors de derrière sa cachette sous les hourras. Elle tenta tant bien que mal de donner un peu de tenu à ses cheveux, cascadant en tout sens telle une blague germanique à base de choucroute. En désespoir de cause, la « belle » les cala comme elle put sous le diadème que lui tendait un des esprits des chambres.
La fée plus tout à fait charmante fit une profonde révérence à ses alliés. Devant leur joie manifeste, sous forme de cabrioles et danses folkloriques, elle ne put s'empêcher de sourire, dévoilant une dentition fortement malmené. (La créatrice de la terrible malédiction devait se friser les moustaches. Elle venait d'économiser un bon paquet. Comme tout le monde, la petite souris préférait placer ses écono-crocs sous un matelas plutôt qu'un oreiller)

Au milieu d'une haie d'honneur, la Bonne Marraine s'approcha du berceau. Elle redressa sa baguette froissée dans l'affrontement d'un coup sec et récita ses vœux.

« Foi font l'âme est enfofe pufe, tu filefas comme l'azuf. Envefs et confe tout, faque fois tu fefas au fendez-vous. Toujouf pour l'aufe, tu fefas là fan faute ! » déclama-t-elle, chaque mot tombant de sa bouche comme une œuvre inachevée.


Voilà. C'était le récit de ma première semaine d'existence. Mon affliction n'est donc pas de mon fait, mais plutôt celui d'un terrible concours de circonstance. Ne m'en voulait donc pas trop si au détour d'un mot ou d'une phrase, Molière se retourne dans sa tombe ou les yeux vous piquent. Par ce terrible conflit amoureux, s'expliquent autant mes nombreux retards que mon orthographe grammaticalement balbutiant.

A bientôt pour de nouvelles nouvelles.