lundi 5 décembre 2011

Repose en paix

Mes yeux s’ouvrent comme pour la 1ere fois. Tout est sombre. Tout est froid. Tout est silencieux. Tout est trouble.
Mon corps s’envole et quitte sa douce chaleur. L’air est palpable. Cotonneux. J’ai froid. Peut-être peur.

Je n’arrive pas à penser. Je n’arrive pas à parler. Seule la lumière semble m’attirer. Blanche. Intense. Eclatante. Au fond de ce couloir de ténèbres, elle m’attend, elle m’appelle.

Je me retourne. Ma femme est allongée. Si paisible ainsi, extraite des problèmes de la vie. Qui pourrait croire que…

Mais je m’éloigne… Je m’éloigne d’elle. Mes jambes marchent malgré moi ; elles seules semblent connaître le chemin.
Je ne suis plus corps, je ne suis qu’esprit. Un esprit fatigué. Un esprit cherchant un repos bien mérité.

Mon corps las continu son voyage. Chaque pas me rapproche un peu plus de la lumière. Chaque pas me rapproche un peu plus de ce symbole éclatant de repos et d’apaisement.

A chaque pas le froid.
A chaque pas. Ce froid qui ne semble geler que moi.

Le doute m’envahit. Peut-être n’est-il pas trop tard ? Peut-être puis-je encore faire demi-tour ?
Je me retourne vers ma femme. Toujours paisible. Toujours là… belle… semblant assoupie.

Dans mon dos la lumière n’a pas disparu. Il n’y a qu’un chemin, qu’une issue. Elle m’attire, elle me veut. Mon destin est tracé. Je n’ai pas le courage de lutter.

Un pas. Le froid. Partout le froid.
Un pas. Mes bras me frictionnent sans succès.
Un pas. La lumière est devant moi.
Un pas. La lumière est là, si aveuglante dans l’obscurité.

La lumière est là, et j’attends.
J’attends bêtement.
Mes yeux sont plissés, mes membres engourdis, et j’attends.
J’attends bêtement.
Devant cet éclat éthéré, j’attends.
J’attends.
J’attends.

Doucement, lentement, ma main se lève et rentre dans la lumière. Ma prise assurée… d’un mouvement… je ferme le frigo et retourne me coucher.

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